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A dix ans, Anne peint sa petite chapelle Sixtine sur le plafond de la chambre du grenier. Ce sera une femme géante qui marche sur la cimes des montagnes. 

Les enfants ont au bout des doigts des antennes prémonitoires. 

 

La marcheuse géante se retrouve dans les montagnes des Cévennes, y peint dans les forêts de châtaigniers et extrait les couleurs et les formes qui l’entourent. Entre ces deux enjambées, Anne Aïou navigue sur d’autres flots, l'école d'architecture et les beaux arts dont elle extraits de savoirs précis de composition, de lignes, de structures et de nus. 

 

L’apprentissage la conduit sur les routes du graphisme et de sa composition lettriste où « un mot = une idée » et où le fond du support vient accueillir des glyphes. Mais ce plafonnier enfantin l’anime toujours, Anne est peintre et sa recherche parcours des courants picturaux variés allant du portrait, elle peint des Fayoums, le dessin à l’encre, le colorfield Américain, l’abstraction et d’autres voies encore lui restant à explorer. 

 

Dans son exposition au Temple de la Boissonade, elle déploie un ensemble d’œuvres sur papiers qui ne sont pas dans rappeler une forme d’abstraction. Par ici des apparitions d’arbres, à moins que ce ne soit une chevelure de dos, par là des couleurs morandiesques, plus loin les nénuphars se sont transformés en tâches colorées de répétants d’un tableau à l’autre comme une partition imaginaire. On sent la séquence et l’on se dit que ce sont certainement les projections de films qu’organisaient ses parents qui lui ont apporté cette esprit de lumière animée. 

 

Dans ses œuvres se dégage en effet une lumière indicible. De celles que l’on voit à travers les châtaigniers si l’on prend le temps de s’allonger au bord de la rivière et d’en écouter le son de l’eau sur les pierres.

La géante est déjà loin…

Emilie

D’abord graphiste, Anne Aïou apporte toute la maîtrise de son métier à un art résolument libéré. Sur des grands formats de papier blanc (70/100) elle crée des formes qu’on ne saurait nommer et pourtant familières, qui semblent surgir d’une lumière inconnue, extérieure ou intérieure. Comme dans les univers de peintres qu’elle admire, Tal Coat ou De Staël.
Avec de simples crayons de couleur elle installe un espace infini, trait après trait, spontané d’abord, puis affirmé, volontaire, sur le long temps d’exécution. Patience, présence à ce qui émerge, plongée dans le temps. Au cours de son travail, elle ressent ses dessins comme des formes organiques qui semblent chercher leur place. Des aventures formelles projetées sur le vide de la page blanche. Les relations entre les éléments sont complexes, entre compressions et respirations : certains se sentent bien, d’autres, trop compressés, doivent pousser le voisin, ou les murs, ouvrir cet espace qui les limite. Que va-t-il se passer ? L’aventure est aussi l’aventure de celle qui crée, des histoires qu’elle se raconte. Jusqu’à la conquête d’un équilibre, d’une respiration juste. C’est toujours une surprise. La forme apparaît quand je la mets en couleurs - des rouge des bleus-gris nuancés. Elle bouge à l’intérieur des feuilles : lumière, matière, couleur. Quelque chose se passe, une présence silencieuse, discrète, évidente.
Le crayon de couleur est un défi. Le peu d’épaisseur du papier qu’Anne Aïou récupérait l’a contrainte au choix d’un outil dont elle a découvert la diversité et les possibilités infinies. Sur la page blanche elle laisse parler légèrement ce matériau, avec parfois un trait d’encre de chine. Sur de plus petits formats (50/30) elle dessine des objets, cette fois bien reconnaissables, brosses ou montres, natures mortes aux encres de chine ou sépias. Un parti-pris des choses simples qui en révèle la singularité.


Alice Petit

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